Colocation participative
Ma participation à la cavalcade des blogs, initiée par Gaëlle de cheval-facile.com pour le mois de août/septembre 2015.
Voir toutes les autres participations à ce challenge, ici
J’aime bien écrire des historiettes vécues, alors cette proposition de participer à cette cavalcade me plait bien.
Le thème de la 20ème édition est « Racontez-nous votre évènement estival le plus marquant en relation avec les animaux ».
Voir l’article de lancement ici et n’hésitez à entrer avec nous dans la ronde des auteurs et cela même si vous n’avez pas de blog, qu’on se le dise.
Voici mon histoire animalière de septembre 2015 :
… Sous mes latitudes, vos étés sont mes hivers, la vérité est que cette histoire à eu lieu il y à quelques mois, mais c’est du vécu et de l’inédit, alors je compte sur vous pour me faire savoir si je dois persévérer dans ce registre de récits…
Notez bien, je n’allais tout de même pas encore parler de mes amis les équidés, non j’ai choisi des amis un peu moins domestiques, généralement franchement sauvages, quoique…
Découvrez mon histoire de Colocation participative et devinez de qui je parle…
Vingt-quatre heures non-stop, on peut dire que c’est déjà un début de colocation. Ou bien un replay du « j’irai dormir chez vous », ou du couch surfing sans prévenir ou de tout autre hébergement alternatif dont je n’ai pas encore connaissance.
Ainsi Mme Coco chanel dite maman Coco est arrivée chez moi hier matin sans prévenir. Il est vrai, on se connaissait déjà depuis au moins 7 ans et je peux imaginer qu’elle était suffisamment en confiance pour s’installer dans mes appartements.
Placidement étalée devant le four micro-onde, lieu bien connu de sa restauration j’ai immédiatement pensé qu’elle avait faim.
Me regardant intensément pour passer commande, comme on le fait tous chez son charcutier… évidemment je n’ai pas tardé à obtempérer et lui ai servie son plat favori. Du miel péi légèrement détrempé dans quelques gouttes d’eau, servi bien sûr comme d’habitude dans une petite cuillère et sur une assiette, comme tout le monde.
Habituellement rassasiée en peu de temps avec ce met de qualité, directement acheté au producteur, elle carapate sans même que je ne m’en aperçoive, passant furtivement dans l’entrebâillée pour elle fixée- et sans me dire merci.
Pourquoi m’offusquer de tant d’indifférence, peut-être que dans sa communauté c’est comme en Inde. C’est-à-dire on ne dit pas merci à son samaritain à tout bout de champ, mais seulement dans certains cas, lorsque le service n’était pas prévu, ou bien lorsqu’il n’est pas habituel ou lorsqu’on ne se reverra pas de sitôt car on se sépare pour longtemps ou pour toujours.
D’ailleurs c’est bien vrai, pourquoi donc se dire merci tous les jours et tout le temps alors que c’est normal de se rendre de menus services les uns les autres, c’est le fondement même de la vie en société. Faut-il se le rappeler sans cesse, quand nous échangeons quotidiennement des services ?
Je disais donc, moi je lui fournis ce qu’elle me demande, c’est-à-dire son miel préféré, et je tiens à vous dire ici que Madame fait la différence entre un miel toutes fleurs et un miel Letchis. Bref passons, je lui fournis ce qu’elle me réclame sans ambages. Et en contrepartie elle me débarrasse des cafards et des moustiques qui eux, voudraient loger chez moi -sans aucun service en retour et même …. Et ne paniquez surtout pas si je vous dis qu’elle fait si bien son travail, qu’elle avale aussi tout crus quelque margouillats de trés bonne taille….
En plus de ce service liquidation, elle me fournit aussi au jour le jour un très beau sujet de photographie, sans cesse renouvelé. Elle me permet de me cultiver sur son espèce, elle occupe mes pensées, parfois je lui parle, surtout quand je vis seule.
Très indépendante et curieuse, elle va selon ses désirs tantôt sur la paillasse de la cuisine, ou bien sur le rebord de la fenêtre du salon pour regarder au dehors, sur les boîtes à archives, le mur des toilettes ou celui de la salle de bains, derrière le volet de la cuisine et bien sûr dans les jardins… Elle y vaque souvent au nord-est sur le palmier multipliant surtout en période de floraison. Souvent elle dore ses écailles sur le poteau d’entrée, et c’est là qu’elle attend tranquillement son Zezer préféré… Monsieur Nike mais ça c’est une autre histoire – d’amour modèle…
Ça c’est ce qui se passe d’habitude. Mais hier que nenni, voici que je me promène sur la paillasse et puis que je visite les dessous du four micro-onde, comme si moi je n’existais pas chez moi. Pas de sursaut, pas de grand saut, absolument placide dis-je.
Cette nonchalance a attiré mon attention. Moins vive, plus terne, plus foncée, allure triste, j’ai commencé à m’inquiéter de cette attitude quelque peu effrontée et tout à la fois réservée.
Etait-elle malade ? A ma grande surprise elle a errée toute la journée dans cette partie du territoire. Surveillant d’un œil entendu mes allées et venues, observant le filet d’eau dans l’évier, les miettes de pain sur la table.
C’est au moment de préparer mon repas du soir que le mystère s’est épaissi.
Passant devant l’évier, la plaque de cuisson, la cafetière, la panière à fruits, bref tout un parcours semé d’embûches, Madame avait trouvé refuge derrière le panier vide-poche. Elle avait parcouru sans que je ne m’en aperçoive les 5 mètres de distance qui la séparait de ce nouveau lieu – totalement inconnu jusqu’ici.
Là, elle s’est mise à m’observer derechef en pointant juste son nez, et ce pendant quelques heures. Etait-elle vexée, qu’avais-je fait ou pas ? Sa gamelle n’était pas vide, je ne me sentais pas coupable.
Je passais toujours délicatement ne sachant jamais où elle pouvait aller, regardant plutôt deux fois qu’une, manquant même de lui poser la main dessus par inadvertance.
Mais aucune de mes allées et venues de préparation du dîner, du dîner lui-même, de la tisane elle-même ne parut la perturber outre-mesure elle restât là, sans ambigüité. Et puis plus tard je la vis carrément de dos – toute retournée, me montrant à peine le bout de sa queue, bien calée, bien cachée, comme pour dormir.
Tout un tas d’interrogations me passaient à l’esprit en découvrant à chaque fois intriguée qu’elle n’avait toujours pas bougée.
Les fourmis entrent dans la maison lorsqu’il va faire orage ou cyclone, c’est bien connu. Elles installent leur fourmilière là où elles ont décidé de le faire. Là, pas de mauvaise météo en vue.
Etait-elle malade ou bien en vacances ? Ou bien… l’idée d’être mère qui commençait à la stresser. Visiblement elle n’était pas grosse, je l’avais vue précédemment avec sa gorge bossue attestant qu’elle était bien en période de fécondation. Et puis je l’avais vu aussi frayer libertinement avec Monsieur Nike, sur le toit de la maison, juste à l’endroit ombragé où le palmier bouteille étend ses palmes. Alors faut pas rêver il y avait peut-être des raisons à cet état de lassitude.
Mais là, je la trouvais si mince que le doute m’est venu. Aurait-elle candidement déposé ses œufs précieux chez nous, me demandais-je en allant me coucher ?
A peine éveillée à l’aube avec mon premier café je n’ai pas manqué de la chercher. S’en était-elle allée ?
Mais non avec horreur je la vis gisante au même endroit que la veille. Verte foncée à faire pâlir un vétérinaire averti. Je tirais légèrement et doucement le panier vide-poche pour m’assurer de son état. Effectivement sa position en S en disait long sur la torpeur ou mort profonde dans laquelle elle était. Donc hier je n’avais rien compris elle venait confiante vivre ses ultimes moments en ma compagnie. Comme c’est touchant.
Je la fixais, elle paraissait bien faible vivant ces derniers instants, me demandant déjà comment j’allais bien pouvoir attraper sa dépouille. Je m’attristais, décidant de la laisser seule finir en toute quiétude, ce qu’elle avait commencé.
Quelques heures plus tard, la faim me sorti de mes pensées et me fit me diriger vers la boite de lait de soja pour me préparer un de ces petit-déjeuner insolite que personne d’autre que moi n’irait inventer.
En passant doucement je jetais un œil en deçà du panier où elle s’était figée.
Quelle ne fut pas ma surprise de ne pas l’apercevoir. C’était plus que pas banal. En un instant je me dirigeais vers le coin restauration et vit qu’elle y était attablée, impunément sans embarras.
Choquée mais rassurée de cette résurrection inespérée je me mis à l’observer à mon tour. Après tout c’est bien ce qu’elle avait fait la veille avec moi. Je me permis de la regarder sans discontinuer tout le temps du petit-déjeuner le sien, le mien.
Et mes doutes se sont renforcés. A peine eu-t-elle engloutie le nectar aimé qu’elle se dirigeait à nouveau et encore sous le four micro-onde.
Qu’en auriez-vous pensé vous ? Moi j’en conclus qu’elle y attend une éclosion.
Imaginant déjà la suite, voyant quelques petits nouveau-nés éparpillés ici et là « battant Carré » comme on dit ici, me réclamant à tue-tête le même service qu’à leurs parents ?
Chez moi dans ma région d’origine, au sud de la France on dirait « n’en pas finit » …ou quelque chose comme cela…
Allais-je avoir suffisamment de moustiques pour tous ?
Déjà que je n’utilise plus les aérosols depuis belle lurette pour les sauvegarder, comment allais-je les cultiver ?
Fin du 1er épisode – Vous avez vu je fais comme dans les séries télévisées, je m’arrête au moment crucial celui où l’on veut tous avoir la réponse, juste pour vous faire bisquer : Et alors?
Je présente M. Nike là… Il a plus de 8 ans, ce qui est âgé, sa peau commence à plisser quand il se retourne… vrai de vrai. Il fait bien ses 25 cms, non pas au garrot, pfou…Faut que je vous trouve une photo où il croque un margouillat et celle impressionnante où il change de jean,… mais avant, faut que je lui demande l’autorisation.
Et si vraiment vous me réclamez une suite – alors peut-être vous ferais-je part d’un prochain épisode.
En attendant je retourne vers l’écriture des sujets généralement attendus sur www.cavalidee.com ou www.cheval-ocean-indien.com.
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