L’enjeu du cheval territorial, dans le projet de loi de reconquête de la Biodiversité
Voici un débat en cours qui est à suivre aux Assemblées, il s’insère dans le Projet de loi pour « la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ». Il s’agit de l’énergie à traction animale et du pastoralisme en ville, notamment sur les espaces verts. Et sur la responsabilité et le métier de meneur. Deux sujets pour un débat qui intéresse le secteur en émergence du « cheval territorial ».
C’est au député, Joel Labbé (1) porteur des amendements 476 et 477 soumis au Projet de loi de reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, à qui l’on doit cette tentative de promotion.
Les arguments avancés « énergie animale plutôt qu’énergie pétrolière » semblent toutefois un peu faible, mais qui sait ? Ce coup de projecteur est toujours bon à prendre. Et si par bonheur la règlementation et les incitations financières devenaient plus souples ou intéressantes pour permettre d’utiliser davantage ce que l’on appelle les « chevaux territoriaux » alors bien sûr ce serait de très bonne augure pour ce secteur équin.
Avant de vous proposer en extrait ci-dessous, du fil conducteur de débat avec l’argumentation du député, je signale que l’ensemble des débats sur cette loi, sont à retrouver sur le site du Sénat.
Le service infolettre personnalisée du Sénat
Et je profite de cette occasion pour vous présenter le service d’information de ce site.
Le Sénat permet de s’abonner à une information ciblée sur la base de mots choisis pour recevoir dans sa boîte aux lettres à chaque occurrence, l’information sur les débats et textes législatifs et règlementaires en cours de lecture.
C’est donc une autre façon de se tenir informé de l’évolution de la règlementation, qui est comme on le sait assez évolutive dans notre pays.
Suivez le débat sur les amendements 476 & 477
« M. Joël Labbé. Voilà quelques semaines, j’ai rencontré les représentants de l’association bretonne Faire à cheval,(2) qui réunit des élus locaux, des passionnés de cheval, des citoyens intéressés et des parents d’élèves. Leur objectif est de promouvoir <l’utilisation du cheval en ville et dans les bourgs>. En 2008, une vingtaine de collectivités étaient concernées. Aujourd’hui, elles frôlent les deux cents.
Nous sommes dans une période de transition, de mutation. N’oublions pas que nous nous sommes engagés à diminuer de 50 % nos consommations d’énergie d’ici à 2050 ! Il y a donc lieu de préparer ce qu’on appelle l’« ère de l’après-pétrole ».
La plus belle conquête de l’homme est de retour en ville et dans les bourgs, d’une façon moderne. Il faut en parler, les expérimentations ayant déjà été menées avec bonheur. Très rares sont en effet les opérations manquées.
Aujourd’hui, en raison d’une solidarité, d’une mutualisation entre les collectivités, cette idée progresse à grands pas pour ce qui concerne l’arrosage, le balayage, le transport des déchets, les tontes de grands espaces verts et le désherbage des allées. Sur ce dernier sujet, on évoque souvent une réindustrialisation. À cet égard, une toute petite société morbihannaise fabrique du matériel de désherbage à traction motorisée, mais aussi à traction animale, qu’elle vend beaucoup plus en Suisse qu’en France ! Heureusement, la loi Labbé sera bientôt appliquée et il faudra trouver des solutions pour désherber les allées de manière soft. Ce matériel apportera une réponse.
Cet amendement d’appel vise donc à prendre en compte l’« énergie animale » plutôt que l’énergie pétrolière.
N’oublions pas, outre la traction animale, le pastoralisme en ville qui se pratique également sur les grands espaces verts, avec des chèvres ou des moutons.
Quant à l’amendement n° 477, il concerne les employés territoriaux s’occupant des <chevaux>. La situation est aujourd’hui aléatoire, dans la mesure où certaines questions de responsabilité ne sont toujours pas réglées. Cet amendement tend par <conséquent à la reconnaissance du métier de « meneur territorial », accompagné d’une formation menant à un certificat de spécialisation d’utilisateur professionnel de chevaux attelés.
Je livre ces deux amendements au débat, en espérant qu’ils nous permettront d’avancer. De toute façon, cela se fera à un moment ou à un autre !
Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission sur les amendements nos 476 et 477 ? »
En savoir plus sur
(2) L’association Faire à cheval est un réseau Armoricain de plusieurs associations dont les actions sont toutes aussi innovantes et intéressantes, à voir donc sur leur site. Cette fédération se donne les objectifs suivants :
- promouvoir l’emploi des équidés dans la cité
- fédérer et soutenir les initiatives qui vont dans ce sens, et favoriser le partage d’expérience
- aider les collectivités territoriales et leurs partenaires porteurs de projets, à mettre en place des opérations ou services au public qui font place aux équidés
- favoriser l’utilisation d’équidés pour la valorisation des espaces naturels et agricoles
- encourager l’emploi des équidés dans les projets et activités à caractère social et d’insertion
- contribuer à la préservation des races équines, notamment à celle du cheval breton
(1) Le député Joël Labbé : Tout savoir sur son parcours sur son site.
Questionnez le député publiquement avec : questionnezvoselus.org
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