T003 – Etes vous Cavalier-randonneur ou Cavalier-voyageur ?
Je vous amène en balade réflexive…
Dans certaines régions du monde, pauvres en infrastructures routières (comme dans une partie de l’Amérique Latine) le voyage à cheval se pratique encore par nécessité pour se rendre d’un point à un autre.
Tandis que dans la plupart des pays occidentaux, ce n’est pas la nécessité qui guide le voyageur à cheval, mais bien son besoin de découverte de nouvelles contrées.
D’emblée, deux grandes catégories distinctes semblent coexister, c’est qu’il y à voyage et voyage.
En effet le cavalier-voyageur et le cavalier-randonneur, ne semblent pas observer le même objectif. Et de fait ne sont pas à « ranger » dans la même catégorisation, c’est ce que confirme les différentes tentatives de typologie de clientèles du tourisme équestre.
Réellement, le voyage à cheval n’est absolument pas accessible au quidam, ni même au cavalier chevronné possesseur de son Galop 7 (1) qui pratique l’équitation régulièrement, dans sa discipline favorite.
C’est qu’il nécessite une grande préparation et des connaissances techniques précises, qui ont fait l’objet de nombreux manuels d’apprentissage, qu’il vaut mieux avoir assimilé avant de partir à l’aventure : éthologie, soins et santé du cheval, bourrellerie, maréchalerie, etc.
Le voyage à cheval nécessite aussi une expérience forte de pratiques en extérieur, par tous les temps et en toute saison, pour acquérir une endurance physique, des connaissances en lecture de carte et orientation, etc., qui me paraissent bien être à considérer comme un challenge personnel et sportif, qui tient d’une sorte de compétition.
Au moins deux définitions très restrictives sont issues des cavaliers-voyageurs eux-mêmes. Elles sont rappelées ici, pour savoir qui de l’un ou de l’autre fait partie de cette catégorie d’invétérés audacieux et endurcis.
1ère définition
- Sources : (extraits) Statut de l’association des Cavaliers au Long Cours de France – CALC www.cavaliersaulongcours.com
(…) « définition du membre « cavalier au long cours »
– Sont membres « cavaliers au long cours » les personnes qui, par leur expérience en matière de voyage à cheval, serviront de guides et de conseillers à l’association.
La notion de « long cours » est définie par : Une rupture importante avec les modes de vie usuels ; Un engagement personnel total ; Une aventure longue et lointaine.
– Sont « cavaliers au long cours » les personnes qui ont accompli un voyage à cheval, sans soutien logistique suivi :
* et pendant au moins 6 mois consécutifs,
* et avec la même équipe de chevaux,
* et sur au moins 5000 km,
* et dans au moins un pays autre que le leur. »
2ème définition
Sources : (extraits) du site la Guilde Internationale des Voyageurs au long cours : www.worldtrailrides.com ;
(The Long Rider’s Guild – www.thelongridersguild.com)
Dans la notion de la Guilde Internationale des Voyageurs au long cours, on précise que le voyage à cheval est une « grande randonnée » elle doit :
« (…) avoir été réalisée en solitaire, en binôme ou en groupe très restreint ;
(…) faire un minimum de 1600 km (1000 Miles) « ininterrompus »… »
Dans les deux cas, il est intéressant de voir que les critères et définitions tiennent du même Guinness des records, ou du Graal.
C’est une véritable apologie de la différence
D’une part avec l’instauration d’un critère de distance minimale, du voyage à parcourir seul ou sans « soutien logistique ». Ce qui permet une première distinction technique de taille, permettant de ne garder que les plus chevronnés.
C’est ainsi que se crée une première vraie distance mentale, avec la majorité que constitue « les autres » voyageurs à cheval.
D’autre part avec l’utilisation d’un vocabulaire choisi, qui permet aussi de garder la distance. En baptisant ce cavalier si particulier de voyageur « au long cours », cela signifie bien ce que cela veut dire.
Vu la distance physique à parcourir, le cavalier ne peut que réaliser son voyage sur un temps nécessairement long, pour préserver la santé de son compagnon de voyage. « Qui veut aller loin, ménage sa monture ».
Or, qui dit « temps long » dit qu’il faut stopper ses activités habituelles, pour se consacrer au projet, tout le temps nécessaire à sa préparation et à sa réalisation. Et « prendre le temps nécessaire » pour son projet, constitue une vraie rupture avec un mode de vie plus habituellement basé sur la quantité que la qualité, sur l’argent plus que sur le temps.
C’est donc un projet qui nécessite de mettre une distance physique et mentale sur son quotidien, qui permet (ou oblige) de prendre le temps de travailler sur son propre cheminement intérieur. Tout un programme, autant métaphysique que physique.
C’est pourquoi cette définition de voyageur au long-cours crée de facto, une nette catégorisation. En effet, pour bien des raisons imaginables, ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir partir plusieurs semaines, plusieurs mois, voire plusieurs années à l’aventure.
En prenant des critères factuels de différenciation, c’est bien en réalité la volonté de montrer son appartenance à une profonde mentalité qui est celle du cavalier libre et indépendant.
Et c’est exactement cela que prône la Guilde Internationale du cavalier au long cours. Elle entend rassembler toute la littérature du sujet, mais surtout préserver la réalité du voyage à cheval.
Elle veut sensibiliser et permettre de maintenir une entière liberté de voyager en toute circonstance, quelle que soit la région du monde. Et dans un contexte international où dans de nombreux pays, les atteintes à la liberté individuelle sont de plus en plus menacées, cela est un vrai challenge.
(1) ‘Galop’ est le terme mis sous copyright de la FFE, pour désigner les brevets fédéraux de cavaliers. Voir en détail ces examens sur le site de la FFE : www.ffe.com
Nota : Ce texte est un extrait de mon ouvrage en cours d’écriture provisoirement appelé « Mémento du Tourisme Equestre ». Vous pouvez faire une précommande de cet ouvrage en me contactant ici : [email protected]
En attendant la suite (s’il y en à une) de mes réflexions sur ce thème … si comme moi vous commencez à rêver de devenir l’un de ces cavaliers (bon moi il faudrait que je m’y mette dés aujourd’hui, je veux pas dire mon âge, mais bon…) je disais ? ah oui vous commenciez à rêver… mais vous ne vous sentez pas encore prêts ni physiquement, ni mentalement… (je suis pas toute seule alors) Passez à l’action, je vous encourage à commencer votre petit cheminement intérieur avec de la littérature sur ce sujet passionnant qu’est la liberté de voyager.
Voir en Bibliothèque idéale une liste des grands classiques de cavaliers au long cours et surtout pour passer du rêve à la réalité arrêtez vous sur la liste des ouvrages concernant les savoirs techniques indispensables avant de prendre la route.
Mais avant tout, devenez cavalier, ou bien faites de votre passion votre métier en devenant Guide de Tourisme Equestre (GTE). Ce métier est réellement accessible, il est même très intéressant car il s’adapte à votre degré d’autonomie et d’implication, il peut se pratiquer sous différentes formes.
Le GTE peut devenir un indépendant ou bien se faire embaucher en tant que salarié dans une structure équestre, ou bien en tant que saisonnier pour une période déterminée ce qui permet de changer de région, voire de pays. Ce métier permet aussi d’être responsable de ses propres chevaux en exploitant un club dit de tourisme équestre…
C’est article classé Tourisme Équestre vous a plu, restons en contact et demandez moi des informations sur l’avancement de mon ouvrage « Le Mémento du tourisme Équestre » ou bien faites en une pré-commande ici :
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